La gestion des pièces réparables est souvent un véritable casse-tête ! Un processus clair est essentiel pour en définir le bon fonctionnement. Plusieurs questions se posent : Est-il vraiment rentable de réparer la pièce ou vaut-il mieux en acheter une neuve ? La réparation doit-elle être effectuée en interne ou en externe ? Quelle option est la plus profitable ? Avons-nous l’expertise nécessaire en interne ou est-il préférable d’envoyer la pièce à l’externe et de recevoir une pièce réparée avec garantie ?
Votre processus doit clairement définir quelles pièces seront réparées et lesquelles ne le seront pas. La bonne pratique consiste à établir une stratégie de maintenance pour chaque type de pièce. Par exemple, un moteur de moins de 25 HP sera remplacé, tandis qu’un moteur plus puissant sera réparé et retourné au magasin. Cependant, d’autres critères spécifiques peuvent s’appliquer.
“Le coût de la réparation doit être plus avantageux que l’achat d’une pièce neuve.”
Le suivi physique de la pièce peut également s’avérer complexe. Où se trouve la pièce ? Dans une zone de quarantaine en attente de réparation, en atelier ou chez un fournisseur ? Si votre processus de suivi n’est pas efficace et que votre logiciel de maintenance est mal adapté à la gestion des réparables, vous risquez de perdre ces pièces !
Si la pièce n’est pas réparable, le fournisseur devrait vous envoyer une proposition pour l’achat d’une pièce neuve. Les articles réparables étant généralement coûteux, une approbation sera probablement nécessaire pour l’achat. Il n’est pas rare de voir cette approbation traîner ou même tomber entre deux chaises jusqu’au jour où vous avez besoin de la pièce ! Votre processus doit permettre de suivre et d’éviter ce genre de situation.
D’autres questions se posent : Quel sera le coût de la pièce après réparation ? La pièce sera-t-elle retournée en inventaire au coût de la réparation ou à 50% du coût d’une neuve ?
Vous devez être en mesure de suivre l’historique et les coûts de ces pièces. Il faut vérifier si leur durée de vie est équivalente à celle d’une pièce neuve et prendre une décision quant à leur mise au rebut. Ces pièces auront généralement un numéro de série pour faciliter le suivi.
La majorité des systèmes informatisés de gestion de la maintenance disposent de fonctionnalités pour gérer les pièces réparables, mais leur facilité d’utilisation varie grandement d’un système à l’autre.
Il est essentiel d’avoir une zone dédiée au retour des pièces réparables. Lorsque le remplacement est effectué, la pièce à réparer devrait revenir en atelier pour subir un examen sommaire afin de déterminer si elle est réparable ou non. Cette étape est cruciale pour éviter d’expédier inutilement une pièce au fournisseur.
Déterminez dès le départ vos règles pour la réparation des pièces : dimensions, puissance, coût, etc. Si vous réparez en interne, assurez-vous d’avoir des procédures claires et précises.
De nombreuses entreprises utilisent un système d’étiquettes de couleur pour communiquer l’état de la pièce et faciliter le suivi. Cela permet de bien visualiser si la pièce est “à réparer” ou prête à être utilisée.
L’analyse des coûts liés à la réparation de pièces peut être complexe. Dans une entreprise pour laquelle j’ai travaillé, rien n’était réparé en interne, tout était envoyé à l’externe. La stratégie mise en place visait à minimiser l’espace et les ressources nécessaires. Toutes les pièces à réparer étaient envoyées chez des sous-traitants spécialisés dans le domaine. L’objectif était de maintenir l’usine avec un minimum de ressources à gérer.
Cette approche évitait de maintenir en stock les pièces de réparation nécessaires, d’avoir un atelier spécialisé et de la main-d’œuvre qualifiée dans le domaine. La main-d’œuvre était coûteuse et difficile à attirer dans cette région.
Une dizaine d’années plus tard, avec une administration différente, la stratégie a changé. L’équipe a été augmentée de près de 50% pour effectuer davantage de réparations en interne. Il a été jugé que réparer certaines pièces en interne apportait beaucoup plus de contrôle sur la qualité et les coûts. Je n’ai pas été impliqué dans l’analyse de ces coûts, mais je continue à douter de la rentabilité de ce changement.
En somme, si vous avez des centaines de pompes et que vous en réparez toutes les semaines, il est peut-être plus profitable d’avoir cette expertise en interne. Si vous ne réparez que quatre pompes par an, la situation n’en vaut probablement pas la peine.
Gardez aussi à l’esprit que si vous changez d’avis en cours de route et décidez de vous départir de ce service, la situation ne sera pas facile si la main-d’œuvre est syndiquée.
Conclusion
La décision de réparer ou de remplacer une pièce dépend essentiellement de deux facteurs principaux : le coût et le délai d’approvisionnement. Cependant, cette décision doit également prendre en compte des aspects tels que l’expertise interne disponible, la qualité et la fiabilité des réparations, et l’impact environnemental de chaque option. En intégrant ces considérations dans une stratégie de gestion des pièces réparables bien définie, les entreprises peuvent non seulement économiser sur les coûts, mais aussi optimiser la fiabilité et l’efficacité de leurs opérations.